Présentation approfondie des 12 candidats à la présidentielle 2025 au Cameroun
Présentation approfondie des 12 candidats à la présidentielle 2025 au Cameroun - Analyse forces et faiblesses

Les 12 candidats officiels retenus
N° | Candidat | Parti / Affiliation | Brève Présentation |
---|---|---|---|
1 | Ateki Seta Caxton | PAL (Parti Action de Liberation) | Figure moins médiatisée, issu d’un petit mouvement politique. |
2 | Bello Bouba Maïgari | UNDP (Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès) | Ancien Premier ministre et ex-allié de Paul Biya avant de prendre ses distances pour présenter une alternative. |
3 | Osih Joshua | SDF (Social Democratic Front) | Cadre historique de l’opposition, déjà candidat à plusieurs reprises sous la bannière du SDF . |
4 | Paul Biya | RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) | Président sortant, en lice pour un huitième mandat à l’âge de 92 ans |
5 | Bouga Habge | MCNC (Mouvement Camerounais pour la Nouvelle Constitution) | Candidat moins connu, mais validé par la commission électorale . |
6 | Issa Tchiroma Bakary | FSNC (Front pour le Salut National du Cameroun) | Ancien ministre et ancien allié du pouvoir, aujourd’hui candidat dissident |
7 | Pierre Kwemo | UMS (Union des Mitigés Sociaux) | Autre candidat peu médiatisé, issu d’un parti mineur . |
8 | Hiram Samuel Iyodi | FDC (Front pour le Développement et la Coopération) | Candidat relativement discret, validé parmi les 12 . |
9 | Cabral Libii | PCRN (Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale) | Figure dynamique de l’opposition, très actif dans le débat public, déjà candidat réputé . |
10 | Serge Espoir Matomba | PURS (Parti unifié pour la rénovation sociale) | Jeune candidat émergent, porteur d’une image de renouveau . |
11 | Akere Muna | UNIVERS (Mouvement pour la Réconciliation Nationale) | Avocat et figure marquante de la société civile, ancien candidat à la présidence, porteur d’un programme centriste et réformiste . |
12 | Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya | UDC (Union Démocratique du Cameroun) | Seule femme candidate, ancienne députée et actuelle mairesse de Foumban, engagée dans la vie politique locale . |
Contexte essentiel
-
Liste initiale : ELECAM a d’abord validé 13 candidatures sur les 83 dossiers déposés .
-
Révision judiciaire : Après recours, le Conseil constitutionnel a écarté l’un des candidats (Hilaire Zipang), ramenant la liste à 12 candidats
-
Absence notable : Maurice Kamto, leader de l’opposition très influent en 2018, a vu sa candidature rejetée à cause de la présentation de candidatures multiples par son mouvement .
Présentation approfondie des 12 candidats à la présidentielle 2025 au Cameroun
1. Paul Biya (RDPC – Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais)
-
Profil : Président sortant, 92 ans, au pouvoir depuis 1982.
-
Forces : Machine électorale puissante (RDPC), contrôle de l’appareil d’État, fidélité d’une partie de l’électorat rural, réseaux internationaux solides.
-
Faiblesses : Âge avancé, image de régime usé, critiques sur la gouvernance (corruption, crise anglophone, pauvreté persistante).
-
Enjeu : Défendre son bilan et convaincre qu’il incarne encore la stabilité.
2. Cabral Libii (PCRN – Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale)
-
Profil : 44 ans, figure montante, déjà candidat en 2018 (3? place).
-
Forces : Discours direct, très grande popularité parmi les jeunes, implantations solides dans le Grand Nord et les centres urbains.
-
Faiblesses : Parti encore jeune, moyens financiers limités, opposition éclatée qui pourrait disperser les voix.
-
Enjeu : Canaliser l’effervescence populaire et s’imposer comme le principal challenger de Biya.
3. Joshua Osih (SDF – Social Democratic Front)
-
Profil : Député anglophone, héritier du parti de Ni John Fru Ndi.
-
Forces : Expérience politique, visibilité internationale, implantation historique du SDF.
-
Faiblesses : Érosion du SDF, perte d’influence dans ses bastions traditionnels (Nord-Ouest, Sud-Ouest).
-
Enjeu : Défendre l’héritage du SDF et regagner la confiance d’un électorat anglophone divisé.
4. Bello Bouba Maïgari (UNDP – Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès)
-
Profil : Ancien Premier ministre (1982-1983), vétéran politique du Grand Nord.
-
Forces : Expérience institutionnelle, réseaux solides dans le septentrion.
-
Faiblesses : Perçu comme trop proche du régime RDPC (a longtemps collaboré avec Biya), manque de renouveau.
-
Enjeu : Se repositionner comme alternative crédible dans une région stratégique.
5. Issa Tchiroma Bakary (FSNC – Front pour le Salut National du Cameroun)
-
Profil : Ancien ministre de la Communication, figure controversée.
-
Forces : Grande capacité oratoire, popularité dans certaines zones du Nord.
-
Faiblesses : Image d’allié fidèle du régime Biya, difficile de se présenter comme opposant crédible.
-
Enjeu : Convaincre qu’il incarne un projet autonome, distinct du RDPC.
6. Serge Espoir Matomba (PURS – Peuple Uni pour la Rénovation Sociale)
-
Profil : Candidat jeune (40 ans), entrepreneur et syndicaliste.
-
Forces : Dynamisme, discours axé sur la gouvernance sociale et économique, attractif pour une partie des urbains.
-
Faiblesses : Manque d’implantation nationale, visibilité médiatique limitée hors des grandes villes.
-
Enjeu : Consolider son image d’homme neuf et élargir sa base électorale.
7. Akere Muna (Indépendant – anciennement UNIVERS)
-
Profil : Avocat international, ancien bâtonnier, figure respectée de la société civile.
-
Forces : Crédibilité en matière de gouvernance, réputation de probité, image d’homme de consensus.
-
Faiblesses : Base électorale fragile, absence d’un appareil partisan solide.
-
Enjeu : Se positionner comme candidat de la réforme et du rassemblement.
8. Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya (UDC – Union Démocratique du Cameroun)
-
Profil : Maire de Foumban, héritière politique d’Adamou Ndam Njoya, seule femme candidate.
-
Forces : Ancrage local à l’Ouest, dimension symbolique (femme candidate dans un paysage masculin).
-
Faiblesses : Faible poids national, parti affaibli après la disparition de son fondateur.
-
Enjeu : Faire entendre une voix féminine et défendre l’héritage UDC.
9. Pierre Kwemo (UMS – Union des Mouvements Sociaux)
-
Profil : Homme d’affaires et maire de Bafang.
-
Forces : Ressources financières importantes, réseaux dans l’Ouest.
-
Faiblesses : Parti peu structuré, image parfois perçue comme opportuniste.
-
Enjeu : Utiliser ses moyens économiques pour peser dans la campagne.
10. Bouga Habgé (MCNC – Mouvement Camerounais pour la Nouvelle Constitution)
-
Profil : Militant réformiste, défenseur d’un changement institutionnel.
-
Forces : Discours axé sur la réforme constitutionnelle et démocratique.
-
Faiblesses : Faible notoriété, peu de relais sur le terrain.
-
Enjeu : Se faire connaître et imposer son projet réformateur.
11. Ateki Seta Caxton (PAL – Parti Action de Libération)
-
Profil : Leader d’un petit parti d’opposition.
-
Forces : Militantisme de terrain, discours critique du système.
-
Faiblesses : Notoriété nationale quasi inexistante, moyens très limités.
-
Enjeu : Gagner en visibilité et capitaliser sur la fragmentation de l’opposition.
12. Hiram Samuel Iyodi (FDC – Front pour le Développement et la Coopération)
-
Profil : Personnalité politique relativement discrète.
-
Forces : Orientation vers le développement local et la coopération économique.
-
Faiblesses : Absence d’expérience nationale de premier plan, faible couverture médiatique.
-
Enjeu : Se démarquer par un discours technique et pragmatique.
Analyse comparative
-
Poids lourds institutionnels : Paul Biya, Bello Bouba, Issa Tchiroma (expérience, réseaux, mais image vieillissante).
-
Figures émergentes et jeunes : Cabral Libii, Serge Matomba (fraîcheur, proximité avec la jeunesse, mais manque d’appareil).
-
Figures de la société civile : Akere Muna, Hermine Ndam Njoya (crédibilité éthique et symbolique, mais faiblesse électorale).
-
Outsiders : Kwemo, Habgé, Ateki, Iyodi (faible notoriété, mais capables de capter des votes protestataires).
?? La présidentielle s’annonce donc comme une confrontation entre l’appareil du RDPC incarné par Paul Biya et une jeunesse assoiffée de changement incarnée par Cabral Libii et Serge Matomba, sur fond d’opposition fragmentée où chacun cherche à exister.
Résumé narratif
La présidentielle du 12 octobre 2025 s’annonce particulièrement intense. Elle oppose un président sortant âgé et profondément contesté, à un éventail de personnalités allant de vétérans politiques (Bello Bouba, Issa Tchiroma) à des figures émergentes (Cabral Libii, Serge Matomba), sans oublier une seule femme candidate, Hermine Ndam Njoya.