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Risque élevé de coupures internes ou de réduction de débit le jour de l’élection au Cameroun

Analyse structurée sur les risques de coupures internes ou de réduction de débit sur les lignes de communication (internet, téléphonie mobile, etc.) le jour de l’élection au Cameroun

Description de l'image principale

Dans plusieurs pays africains, les jours d’élections sont marqués par une sensibilité particulière autour de la circulation de l’information. Les régimes en place craignent souvent la diffusion rapide de résultats non officiels, d’appels à manifester, ou encore de preuves de fraude. Cela pousse certains gouvernements ou opérateurs de télécommunications à limiter volontairement l’accès aux réseaux.

Au Cameroun, ce risque est réel, compte tenu :

  • de la centralisation étatique du contrôle des télécoms,

  • du poids stratégique des opérateurs nationaux,

  • et de précédents de restrictions en période de crise (ex. coupure d’internet dans les régions anglophones entre 2017 et 2018).


2. Risques identifiés

a) Coupures totales d’internet

  • Scénario : suspension complète du trafic internet sur tout ou partie du territoire.

  • Conséquences :

    • Paralysie des plateformes de communication et de surveillance citoyenne (applications comme Electra, WhatsApp, réseaux sociaux).

    • Rupture des transmissions rapides des résultats par les observateurs.

    • Augmentation de la méfiance et du climat de suspicion.

b) Réduction volontaire de débit (throttling)

  • Scénario : internet reste disponible mais extrêmement lent, rendant difficile l’envoi de photos, vidéos ou gros fichiers.

  • Conséquences :

    • Apparence de continuité de service (donc moins de critiques ouvertes), mais inefficacité des systèmes de surveillance en temps réel.

    • Perturbation des réseaux sociaux et streaming live, limitant la visibilité des irrégularités.

c) Coupures ciblées par région

  • Scénario : interruption des communications dans les zones sensibles (par ex. régions où l’opposition est forte ou où la contestation est attendue).

  • Conséquences :

    • Biais informationnel : certaines réalités locales ne sont pas visibles à l’échelle nationale.

    • Accroissement des tensions locales, faute de circulation d’information fiable.

d) Perturbations des réseaux téléphoniques

  • Scénario : saturation des lignes mobiles ou restriction temporaire des SMS.

  • Conséquences :

    • Difficulté pour les observateurs de transmettre rapidement les procès-verbaux.

    • Isolement des zones rurales dépendantes des SMS et appels vocaux.


3. Facteurs aggravants

  • Absence de législation claire sur les droits numériques en période électorale.

  • Concentration du secteur (MTN, Orange, Camtel) sous influence de l’État.

  • Méfiance du pouvoir en place vis-à-vis des outils numériques de surveillance citoyenne.

  • Pressions politiques et sécuritaires souvent justifiées par la lutte contre la désinformation.


4. Mesures d’atténuation possibles

  • Multiplication des canaux de communication : combiner internet, SMS, appels vocaux et radios locales.

  • Préparation technique : compression des fichiers, usage de VPN, messageries décentralisées ou hors-ligne (ex. Bridgefy, Briar).

  • Surveillance internationale : alerter les partenaires (ONU, UA, ONG) en cas de restrictions.

  • Documentation rapide : informer immédiatement sur toute coupure pour créer une pression médiatique.


? Conclusion :
Le risque de coupures internes ou de réduction de débit le jour de l’élection au Cameroun est élevé, au vu des précédents et du contexte politique tendu. Ces actions viseraient principalement à contrôler la circulation de l’information et limiter la capacité de surveillance citoyenne en temps réel. La résilience reposera sur la préparation technique, la diversification des canaux et la mobilisation des relais internationaux.

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