La mécanique de la fraude électorale au cameroun : comprendre un système bien huilé
La mécanique de la fraude électorale au Cameroun décryptée
Cameroun : La mécanique de la fraude électorale décryptée
Enquête de synthèse sur les failles systémiques du processus électoral, de l'inscription des électeurs à la proclamation des résultats.
À chaque échéance électorale, la même question ressurgit au Cameroun : le scrutin reflète-t-il réellement la volonté populaire ? Derrière l’image d’une démocratie électorale se cache un système complexe où la fraude, selon de nombreux observateurs, est organisée, planifiée et multiforme.
1. Les inscriptions sur les listes électorales
Le processus commence dès l’enrôlement. Dans certaines localités, des citoyens en âge de voter ne parviennent pas à obtenir de cartes d’électeurs, tandis que des doublons sont recensés ailleurs. Des électeurs fantômes apparaissent parfois sur les listes, renforçant la possibilité de votes multiples.
2. Le contrôle du matériel de vote
La distribution des bulletins, des urnes et de l’encre indélébile est un autre maillon vulnérable. Des partis d’opposition dénoncent régulièrement des cas où le matériel arrive en retard, en quantité insuffisante, voire est subtilisé pour limiter la participation dans certaines zones jugées défavorables au pouvoir.
3. Bourrage d’urnes et vote multiple
- Bourrage d’urnes : des bulletins préremplis sont glissés avant ou pendant le vote.
- Procurations abusives : utilisées massivement pour gonfler artificiellement la participation.
- Vote multiple : facilité par des complicités locales permettant à un électeur de voter dans plusieurs bureaux.
4. Rôle des forces de l’ordre et de l’administration
La présence des forces de sécurité, censée garantir la sérénité du vote, est parfois utilisée pour intimider les électeurs ou les représentants de l’opposition. L’administration territoriale, qui supervise une partie du processus, est également accusée de parti pris.
5. Le dépouillement sous tension
C’est souvent au moment du dépouillement que la tension culmine. Dans plusieurs cas, les observateurs indépendants et les mandataires des partis se voient refuser l’accès aux procès-verbaux. Certains PV sont modifiés avant transmission aux commissions départementales, ouvrant la voie à une manipulation des résultats.
6. La proclamation des résultats
La centralisation au niveau des instances compétentes constitue l’étape ultime. Malgré les recours déposés par l’opposition et les organisations civiles, la validation des résultats officiels reste quasi systématiquement favorable au pouvoir en place.